14 Janvier 2014
Entre 1992 et 2010, les couples récemment formés se sont enrichis. Le patrimoine moyen des couples formés il y a 12 ans ou moins a augmenté
de 128 000 euros à 194 000 euros. Avec un patrimoine moyen de 148 000 euros, en 1992, les couples mariés étaient en moyenne plus riches
que les couples non mariés qui possédaient un capital moyen de 84 000 euros. La différence
s’est creusée en 2010 : les couples mariés possèdent un patrimoine moyen de 241 000 euros, alors que celui des non mariés s’élève à 157 000 euros.
Néanmoins, parmi les mariés, les inégalités sont importantes et se sont accrues entre types de
contrats. Ainsi les couples formés il y a moins de 12 ans en 2010, mariés en séparation de biens, détiennent près de 20 % du patrimoine total des couples formés au cours des 12 années qui précèdent l’enquête, alors qu’ils représentent seulement 6,3 % de cette sous population. À partir des données de comptabilité nationale, Piketty et Zucman (2013) expliquent l’augmentation du patrimoine des ménages au cours des dernières décennies par un effet prix (causé par les plus values immobilières notamment) et par un mécanisme de long‑terme à savoir le différentiel entre taux d’épargne et taux de croissance de l’économie. Cet effet prix a un rôle limité puisque, quelles que soient les spécifications, il explique au maximum 20 % de cette évolution. L’augmentation de l’âge à la rencontre et de la durée moyenne de formation du couple peuvent aussi expliquer les tendances observées sur notre population d’étude.
Recevoir une transmission patrimoniale (héritage ou donation) est peu courant chez les couples
non mariés en 1992 : près de 5 % des couples ont reçu un héritage et autant déclarent avoir reçu une donation. Certainement signe d’une solidarité intergénérationnelle au moment du mariage, il est un peu plus courant pour les couples mariés d’avoir reçu une donation : 9 % des personnes mariées sous le régime légal et 17 % des hommes